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Lisson - infos autour de la vigne et du vin - et d'autres choses

escapade slow-foodienne

3 Octobre 2005, 00:00am

Publié par Iris Rutz-Rudel

 

Samedi, après une belle matinée dans la vigne d’un ami, qui ramassait ses belles grappes d’Aramon, Cinsault et Carignan dans des vieilles vignes du côté d’Olargues, c’était temps de repos et de détente.

 

Le convivium Slow Food des Terrasses du Haut Languedoc, sous la présidence de Serge Villebrun, nous organisait une sortie chez deux producteurs de la région: Thierry Blondelle, éleveur de volailles et producteur de pommes de terre et Eliane et Jean-Louis Lunès, spécialisé dans la châtaigne et ses produits dérivés.

 

Tous deux se trouvent dans le hameau de Prouille,  commune de Courniou, à la frontière Ouest de l’Hérault et du Tarn, en plein milieu du Parc Régional du Haut Languedoc.




Nous rencontrons Thierry Blondelle, ingénieur agronome installé à la Ferme du Somail, au milieu de son parc à poules, dans la vallée verdoyante, qui mène à Prouille.

 

Son installation progressive en élevage de poulets fermiers de la race des Cous Nus et des Chaverts depuis 2000, se solde aujourd’hui d’un beau parc pour 5 bandes de 500 à 600 poules, qu’on voit joyeusement gratter autour leurs bâtiments mobiles ou s’aventurier plus haut en flanc de colline sous les arbres.


 

bande de chapons - encore heureux jusqu'à Noel!

Toutes ses volailles sont élevées au moins 16 semaines en bande dans leur parc, libre jour et nuit de rentrer ou sortir du poulailler comme bien sa leur chante, nourries d’un savant mélange de mais, blée et tourteaux de soja (garanti non OGM), broyé de frais.

 

Du poussin de 10 jours jusqu’aux chapons, démarrés début août et prévus pour les fêtes de fin d’année, nous pouvons nous convaincre de leur bonne santé et leur joie de vivre.


 

poussin col-nu à dix jours

L’arrivé du fils de Thierry de retour d’une viré dans les bois plus haut, qui rapporte les derniers cèpes, rescapés d’une sortie formidable dans la semaine dernière, nous rajoute encore un « produit local » aux choses vues cette après-midi.


Thierry, son fils et les cèpes

Thierry nous explique aussi l’importance de ses terres d’alluvion au fort teneur en sable des bords de rivière pour la production de pommes de terres rustiques et de qualité,  comme Monalisa,  Ratte, Roseval, Institut de Beauvais ou Vitelotte (chair violette), qui font aussi le régal de ses poules.

 

Nous apprenons la différence de qualité de chair d’une poulette ou d’un petit coq – plus tendre et fondant chez l’une, ferme et goûteux chez l’autre – sensible que quand on leur laisse assez de temps, pour grandir et développer cette différence, qu’un cuisinier averti sait prendre en compte dans ses préparations.

 

Une ballade de 500 mètres plus loin dans la vallée nous amène à La Métairie Basse, la ferme de Eliane et Jean Louis Lune, spécialisés depuis 20 ans dans la châtaigne, la noix, noisettes et leurs produits transformés.

Jean Louis nous reçoit sous les magnifiques tilleuls, qui ombragent la cour de cette belle ferme traditionnelle, construite en pierre, qui abrite aussi des chambres d’hôtes et un gîte.

Il nous amène pour un tour à travers les vergers, noyers aux bords, des filets verts bien accrochés au sol, pour recueillir les noix, qui commencent à tomber. Cela les préserve de salissures et économise un traitement au chlore, pour les blanchir. Dans cette ferme en reconversion en agriculture biologique,  cela va de soi.

L’herbe était fraîchement broyée avant la récolte. En été, c’est au tour des brebis, de se charger du nettoyage. Nous admirons la taille énorme de certaines variétés anciennes, apprenons tous sur le carpocapse du noyer, qui n’est plus combattu par des traitements chimiques ici, seulement des traitements à la bouillie bordelaise contre les maladies de feuilles sur certains variétés.


Noix géantes - fraichement tombées

 Et nous continuons la ballade dans les plantations de châtaigniers. Là aussi, la récolte va commencer dans les prochains jours.

Saviez vous, qu’une variété fruitière de châtaignier est considérée comme marron si elle produit moins de 12% de fruits cloisonnés. Le marron est mono-embryonnaire (une seule amande par fruit) et la châtaigne est poly-embryonnaire (plusieurs amandes par fruit), donc facile, à faire la différence.

À côté de variétés nouvelles, on cultive ici le fameux marron d’Olargues, variété ancienne, réputée pour ses saveurs sucrées. Malheureusement, il est très difficile, d’adapter cette variété sur un porte greffe, qui est résistant aux maladies cryptogamiques, qui s’attaquent aux racines et aux troncs. Des nombreux arbres, qui ont du être remplacés pendant ces dernières années, témoignent de cette difficulté et l’augmentation du vent depuis quelques années n’arrange pas la chose, par ce que quand les arbres sont chargés de leurs fruits, cela amène à beaucoup de  branches cassées.

 
Marronier d'Olargues

Les maladies (chancre et l’encre) ont aussi décimé les vergers traditionnels de la région et provoqué l’abandon et la mort de grandes surfaces de châtaigneraies, avant si typique pour nos paysages.

 

À côté de la boutique de vente des produits transformés (crème de marrons, marrons glacés et marrons confits, farine de châtaignes etc.), se trouve la trieuse, sur laquelle sont calibrés les premiers marrons de la saison.

 



Jean-Louis Lune nous explique la machine

La  plantation moderne, bien alignée, bien à plat et arrosée, s’il y a besoin, permet de travailler au tracteur,  avec la transformation des produits et la vente directe, sur place et sur des marchés, La Métairie Basse est une installation viable - donc pas de comparaison possible avec le rude labeur dans une châtaignerai traditionnelle en flanc de montagne.  Une autre visite s’imposera, pour voir la différence.

 

La journée se termine avec un dîner à Mauroul, près d’Olargues, à l’Adonis rouge où s’est récemment installé Hervé Leroy. Son menu sera composé autour de produits locaux et de saison puisqu’il associera gibier, cèpes, marrons et chocolat. 

 

A suivre demain !

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S
Salut Iris,<br /> Bravo pour votre blog. Une vraie ballade naturaliste.<br /> Je me souviens avoir vu, quand j'étais ado, des noix plus grosses que des balles de tennis.<br /> Les noix géantes visibles sur votre blog sont-elles de cette taille? Il est difficile de les "mesurer" sur la photo  puisqu'elle ne sont pas à côté d'un objet courant.<br /> Savez vous s'il y a des producteurs de cette variété dans les Pyrénées Atlantiques? Vers Pau entre autre...( je vais essayer de chercher aussi...)<br /> Merci d'avance.<br />  
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S
Belle ballade à la découverte des fruits de l'automne. Les Villebrun sont très sympas et j'ai l'impression que Slow Food Terrasses du Languedoc organise des évènements très intéressants.<br /> J'espère qu'ils viennent à l'AG 0à Bordeaux en décembre.
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