Le vin, a-t-il un sexe?
Nathalie Merceron (alias Tiuscha?) de Saveur Passion me propose de répondre à ce questionnaire, qui circule depuis deux ou trois semaines dans les blogs culinaires sur le vin.
Comme une fois n’est pas coutume et comme la question m’hérisse d’habitude assez les poils, pour que cela va de toute façon me trotter dans la tête, j’ai décidé de m’y coller :
Selon vous, le vin est-il féminin ou masculin (et vous...) ?
Selon moi (vigneronne, donc femme en apparence), le vin est le résultat de tout un tas de paramètres, ne citons que cépage, sol, exposition, conduite, climat et mode de culture, qui influencent maturité et concentration du raisin.
Facteurs dépendants du choix de l’homme (qui peut être une femme) aussi bien que dépendants des aléas de la nature (comme le temps qu’il fait). S’ensuivent les décisions au moment de la vinification et de l’élevage du vin, plus au moins interventionnistes, selon la philosophie du vigneron / de la vigneronne.
Sur ce fond, je pense, que le vin qu’on fait est dépend du goût qu’on a – même si aujourd’hui, la solution à la crise du vin semble résider dans le choix de faire des vins, qui donnent le moins de fil à retordre à un consommateur lambda.
Une citation comme :
Isabell Forêt de www.femivin.com dans :Les femmes ont une perception différente du vin que les hommes
me laisse songeuse (sans parler du fait que j’ai mis du temps, avant de comprendre, qu’est-ce qu’ils percutaient).
Cela mène à des articles comme celui, qu’avait trouvé La Pipette en septembre 2006 un jour de pluie en feuilletant ELLE .
Quand on énumère des femmes dans le vin, il ne s’agit pas forcement de femmes, qui participent à toute la chaîne de l’élaboration du vin, de la terre au verre. Surtout dans les grandes structures, il y a peut-être des femmes œnologues, sommelières, mais la plupart des femmes travaillent dans la communication et la commercialisation, elles représentent
un produit fait par des hommes – parfois pour « le goût féminin », donc pour les structures, où les femmes achètent le vin pour la maison : les supermarchés.
J’étais contente, dans le premier reportage, qui était fait sur Lisson, et qui était publié dans le numéro 24 de Terre de vins consacré aux femmes, d’être à côté de vigneronnes comme Marlène Soria et de Hildegard Horath de la Grange des 4 Sous. « Sous le charme des aventurières » était le sous-titre du numéro et ayant gouté leurs vins, je ne pense pas, qu’on peut les réduire aux caricaturales saveurs « féminines ».
Comme écrivait Sylvie Augereau à l’époque :
Bref : point de vin féminin à Lisson, mais un vin qui reflète le plus vrai possible son terroir et son cépage – et ces terres caillouteux, accroché en flanc de colline sont rudes sous le soleil.
Etes-vous plutôt vin rouge, blanc ou rosé ?
J’ai une préférence pour les vins rouges – plus facile à trouver dans la région aussi. En blanc, j’aimais pendant longtemps que le vin aux arômes minéraux, comme les Riesling de la Moselle. Mais depuis que j’ai découvert les grand blanc d’Alsace, comme les font Bruno Schueller ou Jean-Pierre Frick, le Bu N'Daw et les autres blancs de Hildegard Horath, les blanc de Pierre Overnoy de Pupillin, les blancs des « spécialités » (petite arvine, amingne ) du Valais en Suisse, où en plus doux, les vin de Loire, de Château Suronde, de Patrick Baudoin ou les liquoreux de Cru Barrejat en Sauterne de Mireille Daret, j’aime aussi les blancs.
Rosé n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais j’ai un grand souvenir d’un Tavel des Pères Blancs ( ?) et j’adore le rosé du Domaine Bourdic servi bien frais l’été.
Êtes-vous plutôt Champagne blanc ou rosé ?
Je ne me souviens pas, d’avoir bu du Champagne rosé dans ma vie, mais j’aime beaucoup les Champagnes de Francis Boulard et les Champagnes bios d’André et Jacques Beaufort.
Quelle est votre "première fois" ?
Je ne me souviens plus exactement, peut-être, par ce que jusqu’à mes trente ans, je ne bu que de l’eau (un problème d’alcool dans la famille peut rendre très abstinent...), mais j’ai raconté mes premiers souvenirs dans un autre post sur ce blog. La première fois dans ce domaine n’est pas toujours inoubliable !
Votre meilleur souvenir "émotionnel" avec un vin ?
Un repas entre vignerons dans une taverne en banlieue après une journée au Salone del Gusto à Turin, il y a deux ans. Mike Tommasi nous avait amené là et nous avions demandé l’autorisation, de sortir nos vins à table – et après un repas très amical et convivial accompagné de pleins de bons vins, j’avais la chance de gouter un petit verre de l’Essence (Le sens) du Chenin de Patrick Baudouin, qui m’a tellement transporté de bonheur, que j’étais obligé d’aller me recueillir dehors sous les étoiles, pour communiquer ce plaisir intense avec celui, avec lequel j’ai partagé tant de souvenir émotionnel autour du vin avant qu’il ne disparaisse. ..
Votre meilleure association mets/vin ?
Un vieux vin (1978) de Château Coujan à base de Cabernet et Merlot, bu il y a 9 ans à X noël sur un foie gras poêlé.
Mon Bel Hazard 2000, vin elévé sous voile, sur un morceau de vieux Cheddar trouvé chez Slow Food.
Un vieux Carignan de « derrière les fagots » de chez Thierry Navarre, qui datait du temps de son grand père et qui était une merveille en accompagnement d’un gigot de mouton aillé…
La « buvette » que nous vendait notre ami Serge Boissezon en cubi: en vérité son meilleur Syrah-Grenache, qu’il mettait aussi en barrique et en bouteille et qui, contrairement à la plupart des rouges, « résistait » à merveille aux fromages, au contraire, qui les mettait tellement en valeur, qu’il fallait enchainer souvent « la petite goutte » pour finir le fromage avec « le petit morceau » pour finir le verre….
Votre prochaine dégustation (prévue ou fantasmée) ?
Pas prévue et pas fantasmée, par ce que déjà passée fin 2005, la dégustation des 6 cuvées rouge 2002 du Domaine Romanée Conti en présence d’Aubert de Vilaine.
Et comme cela m’est arrivé, que sur un forum de discussion sur le vin, que quelqu’un compare mon Merlot « Les Moulenty » au Petrus, mon fantasme sera bien sûr de faire une verticale de ce vin un jour.
Un voyage en Piemont, pour déguster les meilleurs Barolo reste aussi encore un fantasme.
Rendre visite à tous les vignerons bloguers que j'aime lire, partout dans le monde....
Qui choisit le vin dans votre foyer et qui "gère" la cave ?
Vous l’auriez deviné : c’est moi
Combien de vin avez-vous en cave ?
Sans compter mes propres vins de Lisson (j’essaye de garder quelques bouteilles « témoin » de chaque cuvée et chaque millésime depuis 1996, cela commence à prendre de la place), donc dans ce que j’appelle ma « cave privée », il doit y avoir dans les 400 bouteilles actuellement. Majoritairement en rouge (je suis seule à les boire, Klaus ne boit que des blancs et rosés), surtout Languedoc, un peu d’Alsace et Loire – donc largement encore à développer !
Question subsidiaire :
Comment initieriez-vous un "jeune" au vin ?
Par du bon, peut-être avec un Bella Para du domaine de Beau Thorey (en biodynamie) – avec une ballade dans une vigne, une journée de vendanges. Je crois beaucoup dans le
Et apprendre, d’où vient un produit, quel contexte l’a vu naître, quel homme/femme l’a accompagné sur son chemin, st la meilleur méthode pour comprendre et apprécier et devenir sensible au goût authentique de ce produit.
Et comme il fait partie de ce "jeu", de passer le sujet à d'autres blogguers, j'invite mes collègues de s'y coller, si la vigne et la cave leur laissent le temps.
Ps: je m'excuse pour les drôles de couleurs, mais j'ai joué aux aprenties sorciers avec la mise en page du blog et je n'arrive pas à annuler mes bêtises!
Comme une fois n’est pas coutume et comme la question m’hérisse d’habitude assez les poils, pour que cela va de toute façon me trotter dans la tête, j’ai décidé de m’y coller :
Selon vous, le vin est-il féminin ou masculin (et vous...) ?
Selon moi (vigneronne, donc femme en apparence), le vin est le résultat de tout un tas de paramètres, ne citons que cépage, sol, exposition, conduite, climat et mode de culture, qui influencent maturité et concentration du raisin.
Facteurs dépendants du choix de l’homme (qui peut être une femme) aussi bien que dépendants des aléas de la nature (comme le temps qu’il fait). S’ensuivent les décisions au moment de la vinification et de l’élevage du vin, plus au moins interventionnistes, selon la philosophie du vigneron / de la vigneronne.
Sur ce fond, je pense, que le vin qu’on fait est dépend du goût qu’on a – même si aujourd’hui, la solution à la crise du vin semble résider dans le choix de faire des vins, qui donnent le moins de fil à retordre à un consommateur lambda.
Une citation comme :
« L'homme et la femme n'ont pas la même subtilité d'appréciation, et chacun ne ressent pas les mêmes plaisirs à déguster un vin. La femme aime les vins flatteurs, subtils, aromatiques qui explosent au nez, avec des tanins fondus veloutés, en bouche qui lui caressent les papilles, tandis que l'homme aime la puissance au palais, de la matière en bouche, l'expression des tanins nobles et du boisé, qui les lui percutent. »
Isabell Forêt de www.femivin.com dans :Les femmes ont une perception différente du vin que les hommes
me laisse songeuse (sans parler du fait que j’ai mis du temps, avant de comprendre, qu’est-ce qu’ils percutaient).
Cela mène à des articles comme celui, qu’avait trouvé La Pipette en septembre 2006 un jour de pluie en feuilletant ELLE .
Quand on énumère des femmes dans le vin, il ne s’agit pas forcement de femmes, qui participent à toute la chaîne de l’élaboration du vin, de la terre au verre. Surtout dans les grandes structures, il y a peut-être des femmes œnologues, sommelières, mais la plupart des femmes travaillent dans la communication et la commercialisation, elles représentent
un produit fait par des hommes – parfois pour « le goût féminin », donc pour les structures, où les femmes achètent le vin pour la maison : les supermarchés.
J’étais contente, dans le premier reportage, qui était fait sur Lisson, et qui était publié dans le numéro 24 de Terre de vins consacré aux femmes, d’être à côté de vigneronnes comme Marlène Soria et de Hildegard Horath de la Grange des 4 Sous. « Sous le charme des aventurières » était le sous-titre du numéro et ayant gouté leurs vins, je ne pense pas, qu’on peut les réduire aux caricaturales saveurs « féminines ».
Comme écrivait Sylvie Augereau à l’époque :
« Lasses des rondeurs faciles et dorées elle vont chercher les « tripes » du raisin, laissent macérer longtemps, pigegent fréquemment. … Chez l’une comme chez l’autre, de longs élevages sous bois prolongent encore les vins. Chez toutes deux, on peut imaginer attendre les bouteilles longtemps, presque par respect de toutes ces années passées à réinventer un patrimoine oublié. » (TdV, p. 90)
Bref : point de vin féminin à Lisson, mais un vin qui reflète le plus vrai possible son terroir et son cépage – et ces terres caillouteux, accroché en flanc de colline sont rudes sous le soleil.
Etes-vous plutôt vin rouge, blanc ou rosé ?
J’ai une préférence pour les vins rouges – plus facile à trouver dans la région aussi. En blanc, j’aimais pendant longtemps que le vin aux arômes minéraux, comme les Riesling de la Moselle. Mais depuis que j’ai découvert les grand blanc d’Alsace, comme les font Bruno Schueller ou Jean-Pierre Frick, le Bu N'Daw et les autres blancs de Hildegard Horath, les blanc de Pierre Overnoy de Pupillin, les blancs des « spécialités » (petite arvine, amingne ) du Valais en Suisse, où en plus doux, les vin de Loire, de Château Suronde, de Patrick Baudoin ou les liquoreux de Cru Barrejat en Sauterne de Mireille Daret, j’aime aussi les blancs.
Rosé n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais j’ai un grand souvenir d’un Tavel des Pères Blancs ( ?) et j’adore le rosé du Domaine Bourdic servi bien frais l’été.
Êtes-vous plutôt Champagne blanc ou rosé ?
Je ne me souviens pas, d’avoir bu du Champagne rosé dans ma vie, mais j’aime beaucoup les Champagnes de Francis Boulard et les Champagnes bios d’André et Jacques Beaufort.
Quelle est votre "première fois" ?
Je ne me souviens plus exactement, peut-être, par ce que jusqu’à mes trente ans, je ne bu que de l’eau (un problème d’alcool dans la famille peut rendre très abstinent...), mais j’ai raconté mes premiers souvenirs dans un autre post sur ce blog. La première fois dans ce domaine n’est pas toujours inoubliable !
Votre meilleur souvenir "émotionnel" avec un vin ?
Un repas entre vignerons dans une taverne en banlieue après une journée au Salone del Gusto à Turin, il y a deux ans. Mike Tommasi nous avait amené là et nous avions demandé l’autorisation, de sortir nos vins à table – et après un repas très amical et convivial accompagné de pleins de bons vins, j’avais la chance de gouter un petit verre de l’Essence (Le sens) du Chenin de Patrick Baudouin, qui m’a tellement transporté de bonheur, que j’étais obligé d’aller me recueillir dehors sous les étoiles, pour communiquer ce plaisir intense avec celui, avec lequel j’ai partagé tant de souvenir émotionnel autour du vin avant qu’il ne disparaisse. ..
Votre meilleure association mets/vin ?
Un vieux vin (1978) de Château Coujan à base de Cabernet et Merlot, bu il y a 9 ans à X noël sur un foie gras poêlé.
Mon Bel Hazard 2000, vin elévé sous voile, sur un morceau de vieux Cheddar trouvé chez Slow Food.
Un vieux Carignan de « derrière les fagots » de chez Thierry Navarre, qui datait du temps de son grand père et qui était une merveille en accompagnement d’un gigot de mouton aillé…
La « buvette » que nous vendait notre ami Serge Boissezon en cubi: en vérité son meilleur Syrah-Grenache, qu’il mettait aussi en barrique et en bouteille et qui, contrairement à la plupart des rouges, « résistait » à merveille aux fromages, au contraire, qui les mettait tellement en valeur, qu’il fallait enchainer souvent « la petite goutte » pour finir le fromage avec « le petit morceau » pour finir le verre….
Votre prochaine dégustation (prévue ou fantasmée) ?
Pas prévue et pas fantasmée, par ce que déjà passée fin 2005, la dégustation des 6 cuvées rouge 2002 du Domaine Romanée Conti en présence d’Aubert de Vilaine.
Et comme cela m’est arrivé, que sur un forum de discussion sur le vin, que quelqu’un compare mon Merlot « Les Moulenty » au Petrus, mon fantasme sera bien sûr de faire une verticale de ce vin un jour.
Un voyage en Piemont, pour déguster les meilleurs Barolo reste aussi encore un fantasme.
Rendre visite à tous les vignerons bloguers que j'aime lire, partout dans le monde....
Qui choisit le vin dans votre foyer et qui "gère" la cave ?
Vous l’auriez deviné : c’est moi
Combien de vin avez-vous en cave ?
Sans compter mes propres vins de Lisson (j’essaye de garder quelques bouteilles « témoin » de chaque cuvée et chaque millésime depuis 1996, cela commence à prendre de la place), donc dans ce que j’appelle ma « cave privée », il doit y avoir dans les 400 bouteilles actuellement. Majoritairement en rouge (je suis seule à les boire, Klaus ne boit que des blancs et rosés), surtout Languedoc, un peu d’Alsace et Loire – donc largement encore à développer !
Question subsidiaire :
Comment initieriez-vous un "jeune" au vin ?
Par du bon, peut-être avec un Bella Para du domaine de Beau Thorey (en biodynamie) – avec une ballade dans une vigne, une journée de vendanges. Je crois beaucoup dans le
« learning by doing » !
Et apprendre, d’où vient un produit, quel contexte l’a vu naître, quel homme/femme l’a accompagné sur son chemin, st la meilleur méthode pour comprendre et apprécier et devenir sensible au goût authentique de ce produit.
Et comme il fait partie de ce "jeu", de passer le sujet à d'autres blogguers, j'invite mes collègues de s'y coller, si la vigne et la cave leur laissent le temps.
Ps: je m'excuse pour les drôles de couleurs, mais j'ai joué aux aprenties sorciers avec la mise en page du blog et je n'arrive pas à annuler mes bêtises!
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