Les cinq sens en éveil
L’ouïe, qui nous permet d'entendre les sons, le toucher, l'odorat, qui nous permet de sentir les odeurs, et
le goût.
Ils sont tous mis à contribution quand je me ballade dans la vigne en ce moment. A commencer par les chants des oiseaux, qui annoncent depuis quelques semaines déjà le retour du printemps depuis l’aurore. Plus tard dans la journée je vois tourner un couple de rapaces sur la colline contre le ciel bleu, du temps en temps, un d'eux pousse un crie aigue pour appeler son partenaire. Je ne sais pas vous dire, s’il s’agit simplement de buses, qui sont fréquent dans la région, ou s’il s’agit d’une visite plus rare du couple d’aigles royales, qui habitent normalement dans la montagne en face – il faudra mes jumelles et mon livre sur les rapace avec moi, pour en être sûre.
Aujourd’hui ils n’étaient pas au rendez-vous – trop de vent: la tramontane souffle avec force et nous a valu une météo, qui ressemble au jackpot des machines à sous : grand soleil jaune matin et après midi et cela pendant trois jours de suite ! Mais du coup c’est le bruissement du vent dans les branches des oliviers, avec leurs fines feuilles peintes en pure argent quand le vent les retourne.
Le vent ébouriffe les cheveux et remplit les oreilles, pendant que le soleil chauffe agréablement le dos courbé sur les souches. Ce mélange entre fraicheur et chaleur est comme un met rare, comme certains vins, qui vous remplissent le palais de leur puissance, leurs aromes chaleureux et envoutants tout en gardant une fraicheur, qui empêche le tout de vous écœurer. Pour moi toujours un moment magique dans une dégustation, où le goût et le toucher en bouche sont étroitement liés.
Le claquement du sécateur rythme le travail, les bouts de sarments coupés net tombent par terre, où ils vont se dégrader petit à petit avec les tontes d’herbe et se transformer en humus stable avec le temps.
La sève, qui commence à couler des plaies de taille est douce au toucher. Je n’ai pas encore gouté pour vous dire, si elle relève du règne su sucre ou du salé – depuis que j’ai lu, qu’au Japon, elle est vendu comme produit de soin rare et précieux pour la peau, je me dis, que je devrais l’essayer – on ne peut pas être plus proche de la source….
L’odorat est comblé en ce moment : le tapis de violettes, qui couvrent les abords des chemins et de la vigne, était le premier messager du printemps. Entre temps elles étaient rejointes par l’odeur fine des amandiers en fleur, les abricotiers leurs suivent de près, la senteur mielleuse de la bruyère blanche, les relents encore plus capiteux de l’aubépine, même les sous-bois avec leurs buis sur la partie calcaire de la colline embaument au soleil.
Et pour le gout, il suffit de croquer une asperge sauvage, qui pointe son nez sous les oliviers, ramasser les poireaux de vigne, qui poussent par-ci par-là et qui sont un régal en salade le soir, ramasser les rosettes des pissenlits, de la mâche sauvage, du cresson de terre, pour avoir l’impression de voir remonter ses forces avec la nature, qui renaît à la vie.
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