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Lisson - infos autour de la vigne et du vin - et d'autres choses

Travaux du printemps

1 Mai 2006, 16:37pm

Publié par Iris Rutz-Rudel

Premier Mai - Fête du Travail - Tag der Arbeit - comme on dit en Allemagne.  Je n'ai pas trop le souvenir d'avoir chômé à Lisson ces jours là dans le passé, sauf peut-être les jours de pluie.

Pour les vignerons, le début du printemps veut dire : redémarrer avec la nature dans les vignes,  nettoyer les sols, qu'ils soient labourés ou enherbés, ébourgeonner et épamprer les pieds de vignes, pour laisser que le nombre de pousses voulu sur les souches. Guetter les jours propices aux premiers traitements contre l'oïdium - de préférence une matinée très calme, sans vent, pour pouvoir bien rependre la fleur de soufre en poudre sans que le vent l'emporte - un jour, où la température va dépasser 23°C, pour que le soufre fasse effet.  Donc des conditions pas encore souvent toutes réunies cette année. Soit, il fait trop de vent depuis tôt le matin (la tramontane souffle copieusement ces derniers jours sur le Midi) - soit la température n'est pas assez élevée dans la journée.

Si cela perdure, je vais essayer pour la première fois les traitements au lait dilué, que préconise Peter Crisp en Australie contre l'oïdium : cela va coller même avec du vent, et si j'en prends plein « la gueule », ce n'est au moins pas nocif. Pars que même si c'est encore un des traitements les moins empoisonnants pour la nature, il faut admettre, que nous avons tous les deux développé une allergie au soufre à la maison, et cela pas seulement au sens figuratif.  Il nous donne des boutons, surtout quand il « chauffe » bien au soleil.


Mais bon, aujourd'hui, ce n'est pas à cela, que nous nous sommes appliqués. L'hiver copieusement arrosé dans l'arrière pays de l'Hérault - contrairement à d'autres régions et d'autres années, nous ne craignons pas de sécheresse - nous a laissé une bonne réserve d'eau dans les sols, et aussitôt les premières températures printanières arrivées (début avril, avec bien trois, voire quatre semaines de retard), l'herbe s'est remis à pousser au plus beau et comme les arbres et la vigne, fait tout, pour rattraper le retard.

enherbement naturel en début de printemps

La multitude des blogs de vignerons, qui existe entre temps, permet de voire, comment les confrères un peu partout - de la Champagne en passant par l'Auvergne, la Loire, la Provence, le Roussillon et le Bordelais attaquent les
travaux de cette période à leur manière. On sort les tracteurs, les enjambeurs, les socs de toute sorte, même la tendeuse, si le gel menace, il y a aussi encore ceux, qui sortent le désherbant (mais de cela, on voit moins d'exemples sur le Net qu'on ne voit on se baladant dans les vignes).

Nous, cela nous laisse rêveurs, si nous lisons, qu'on peut labourer 6 ha en 2 jours et demi.  À l'époque, quand nous labourions encore les plantiers sur les coteaux de Lisson à la charrue à treuil, il fallait 2 mois à deux pour faire une seule façon : déplacer le treuil  et bien l'arrimer avec des barres-à-mines en haut de chaque rang, pour passer 3 fois en montant entre deux rangs de souches. Là, où c'était possible, refaire la même chose en diagonal, pour casser les lignes verticales de labour, qui se prêtent trop au ravinement au cas de pluie torrentielle, comme elle nous arrive parfois dans le Midi.

Un travail longue et laborieux ce labour - un temps pas si lointain, dont nous avons gardé la réputation que cela ressemble un peu à Cayenne à Lisson - c'est au moins ce que les gens, que nous embouchions à l'époque, pour aider avec le treuil racontent encore aux veillés.


Depuis que les souches sont assez costauds pour ne plus trop souffrir de la concurrence de l'herbe dans la vigne, nous laissons le sol naturellement enherbé et fauchons cette couverture à partir du printemps à la débroussailleuse (à dos, comme presque tout chez nous).

Le débroussailleur bien protégé contre les éclats de pierre

L'avantage est une bonne protection des sols en pente (et tous nos sols sont en pente, plus au moins abrupte) contre l'érosion - une bonne diversité de la flore et avec cela automatiquement une bonne diversité de faune, qui s'y régale. (Et cette fois, je parle de la faune auxiliaire, donc pour la plupart des petites bêtes gentilles, pas des grosses bêtes noires qui nous mangent le raisin).  Poireaux de vignes en hiver, aspèrges sauvages et toutes sortes de salades sauvages au printemps, plantes aromatiques dans les talus et passages en été, champignons dans le sous-bois entre les parcelles - chaque ballade prend un peu un caractère de cueillette.

 

débroussaillage  dans la parcelle de Mourvèdre derrière la maison.


Ce matin, j'ai vite cueilli ce petit bouquet de fleurs avant que Klaus ne coupe tout.
Je vous l'offre à la place du sempiternel muguet et je vous souhaite un mois de Mai plein de beau temps et sans mauvaises surprises par les Saints de Glace.


Les fleurs "sauvages" de Lisson au premier Mai 2006
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F
Bonjour Iris,<br /> Ne t'inquiète pas, tu n'es pas la seule à devoir entretenir l'herbe avec une débroussailleuse à dos. C'est ce que je fais depuis 98 dans de nombreuses parcelles, dont celles avec 43 et 51% de pente...<br /> Certes, on passe pour des fous, mais la vigne nous le rend bien...<br /> Je ferai peut-être un post sur le sujet mais je manque un peu de temps en ce moment. Il y a 4 articles qui n'ont pas encore été postés.<br /> Bon courage à toi,<br /> Franck
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