Vendredi du Vin # 7: les accords inratables

Il s’agit d’un repas chez des amis, qui m’a déjà servi comme exemple (ici). J’avais amené les vins – et comme le repas (une bonne choucroute alsacienne comme plat de résistance), n’est pas quelque chose que nous cuisinons souvent chez nous à Lisson, il fallait improviser sur les vins.

Je m’étais décidé d’apporter deux vins bien opposés par leur arômes et leur texture, un liquoreux pour le contraste avec l’acidité du choux – et un vin d’Arbois, bien sec au contraire et plein d’acidité, pour combattre le surcroit de gras, qui représente parfois la charcuterie, qui orne le choux.
À Lisson, comme dans notre Rhénanie natale, le choux se mange souvent cru ou mijoté avec un vin blanc sec (un bon Riesling) – accompagné par une purée et une tranche de rôtie de porc préparé en salaison (donc encore une forme de lacto-fermentation, comme pour le choux) ou très, très légèrement fumé (contrairement aux viandes fumées très forts, quand trouve pour la choucroute dans les supermarchés du Sud). Avec notre préparation maison, je préfère un bon champagne (comme ici).

Mais venons à mon accord. Un Vin d’Arbois, de Pupillin et de la facture de Pierre Overnoy de 1998, que nous avions ramené d’une mémorable visite chez lui en 2000. Nous l’avons décanté une heure avant le repas, en admirant sa couleur jaune claire et en humant pour la première fois ses arômes plein de saveur et fraicheur.

Comme le deuxième vin était un Château de Suronde à la couleur dorée orangée, le plaisir pour les yeux était parfait. Ensuite, les convives autour de la table ont pu choisir selon leur goût avec lequel des deux accompagner le plat. Les bouches sucrées se sont rabattues sur le liquoreux, mais pour moi, l’accord avec les saveurs plus frais et l’acidité plus prononcée du Pupillin était juste ce qu’il me fallait, pour contrebalancer le gras des garnitures et leur fumé assez prononcé.
Pour apprendre plus sur Pierre Overnoy, ce vigneron d'anthologie, ancètre des vins biologiques sans soufre, allez sur le blog d'Olif et tapez Arbois ou Overnoy ou Pupillin.
Pour moi donc un accord pas raté, pour le déclarer « inratable », faudrait bien connaître les goûts des compagnons autour de la table et leur dégré d'ouverture d’esprit et de sens.
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