quelques détails climatiques
Après les impressions plutôt éclectiques d’hier, j’ai pensé qu’il faudrait un petit exposé qui met cet épisode dans le contexte plus général de nos conditions climatiques.
Du point de vue géographique, Olargues a une situation particulière dans l'Hérault. A seulement 60 km de la mer, séparé de la plaine alluvionnaire du Languedoc un par un relief de collines boisées de garrigues, où sont situées les appellations de Saint Chinian et Faugère, la vallée du Jaur (150m) se trouve à la face sud des Cévennes et des massifs du parc naturel du Haut Languedoc aux altitudes voisines de 900m.
Ces changements rapides de relief expliquent notre climat et nos conditions météorologiques.
Si Roquebrun ou Saint Chinian, 20 km au sud, profitent encore pleinement du climat méditerranéen, nos zones montagneuses en sont en partie exclues, 20 km plus à l’ouest, à Saint Pons, l'on note une influence océanique marquée, alors que plus au nord on observe plutôt une influence continentale.
Les particularités du relief se traduisent par une augmentation régulière de la quantité de pluie qui tombe annuellement à mesure que l'on s'éloigne de la mer (de 600 mm à plus de 1400 mm sur le plateau.). Le nombre de jours pluvieux ne varie pas dans les mêmes proportions, les pluies sont seulement plus intenses dans l'arrière-pays.
La répartition annuelle fait apparaître un été très sec suivi d'un automne aux pluies abondantes. J’ai regardé le temps des mois d’octobre depuis 2002, qui ont bien confirmés cela – l’excès d’eau tombée ces derniers jours est donc tout à fait « normal ». Par contre la neige est rare sauf en altitude à partir de 600m et nos vignes s’arrêtent à 330m.
Le soleil nous fait rarement défaut – c’est peut être pour cela, qu’une suite de journées couvertes déclenche tout de suite du mécontentement – attitude, qu’on ne peut pas avoir sous un climat à dominante de grisaille, comme dans les pays du Nord, je le sais de bonne mémoire – ou cela finit par l’émigration !
Le climat méditerranéen est caractérisé par la douceur de ses saisons. Sauf l’été, où la canicule et la sécheresse peuvent faire regretter parfois la douce grisaille citée plus haut, mais…
Situé dans un axe ouest-est, la vallée du Jaur, comme la haute vallée de l’Orb, sont relativement protégées des vents forts d'ouest et de nord (Mistral).
C’est la Tramontane, qui souffle souvent de manière plus intense, 3, 6 ou 9 jours d’affilés. C'est un vent sec de nord-ouest très fréquent en hiver et au printemps, mais que l'on peut observer en toute saison – cette année particulièrement au mois d’août - cela réduit le risque de maladies pour la vigne, mais cela peut aussi induire des arrêts de croissance sur les ceps, si les réserves en eau dans le sol ne sont pas suffisantes.
Le Marin (sud-est) et le Grec (est), plus rares, sont des vents souvent très violents associés à des passages perturbés en Méditerranée. Ils sont accompagnés d'un temps couvert et de pluies importantes, comme nous ont eu encore la preuve ses derniers 8 jours.
Je vais vous faire plus tard un exposé sur le micro-climat de Lisson – mais pour vous récompenser d’avoir lu jusque là, je vous joins encore le lien sur le petit filme, que Klaus a tourné hier, en waders et avec un encombrant parapluie, pour protéger la caméra, pendant que moi, je me contentais des quelques photos vite faites.
Nous avons mis une musique avec « Lisson in the rain 2005» - par ce que malgré l’inquiétude, que suscitent toujours ces excès météorologiques, nous sommes quand même contents qu’il a pluie – après vendanges ! – pour refaire les réserves de nos sols et de notre source.