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Lisson - infos autour de la vigne et du vin - et d'autres choses

lutte pas toujours raisonnée

12 Mars 2006, 19:15pm

Publié par Iris Rutz-Rudel

Les giboulées de mars accompagnés de rafales de vent jusqu’à 1oo km/h et du temps en temps même de neigerons n’ont pas seulement un effet néfaste sur la performance de notre ligne téléphonique, mais ne donnent pas trop de courage pour terminer la taille de la vigne et entreprendre les autres travaux sur la colline, qui sont de saison.

Bruler les bois de taille des arbres et de la vigne, couper du bois là, où les arbres font trop d’ombres portées sur la vigne et remettre les grands tuteurs des pinots, que les intempéries de l’hiver et les attaques des sangliers ont fait tomber – cela n’est qu’une petite partie des occupations, qui réchauffent bien l’hiver, mais qui deviennent franchement désagréables ou mêmes dangereuses sous une tempête.

La tronçonneuse va aussi être nécessaire, pour débarrasser les arbres et branches cassés sur le chemin d’accès du haut des vignes et tout le longue de la clôture électrique, qui fait le tour de la colline, pour nous protéger des sangliers et d’autres bêtes sauvages et friands de nos raisin. Protection d’ailleurs pas efficace et concluant – si quelqu’un connaît une solution à ce problème, qu’il nous fasse signe – j’aimerais bien un jour pouvoir parler d’un rendement de nos parcelles de Lisson sans être obligée de faire la différence entre rendement « avant » et « après » sanglier.

dégats de sauvagine sur souche

Je signale par contre, que dans les trucs et astuces, qu’on nous a conseillé contre la sauvagine ces dernières années, il y a déjà pas mal de choses, la plupart du temps des matières à épandre autour (sur 1,5 km, 14 terrasses, à travers bois et rochers avec 100 m de dénivelé…).

On nous a conseillé des cheveux humains, de l’urine d’homme, des cadavres de sangliers à laisser pourrir sur place, des cries de tigres ou de léopards à diffuser par haut parleur, de la graisse d’hyènes (vous voyez, qu’on n’a pas que des visiteurs européens) et j’en passe. Mais je n’ai jamais rencontré quelqu’un, qui l’aurait vraiment essayé – et avec succès – ou à la limite tout juste sur 200 mètres carrés de jardin potager derrière la maison….




Et pour certaines recettes particulièrement puantes, je ne veux pas imaginer le « goût du terroir » que cela pourrait communiquer au produit de la terre.

Dommage, qu’à l’époque je n’avais pas pris des photos des épouvantails dans le cirque du Clos des Cèdres, qui devraient protéger contre des attaques accrues des merles une année, en montant à travers le bois et avant de déboucher sur l’arène, c’est moi qui s’effrayais de ces visiteurs au milieu du terrain.

Une autre année, c’était la radio effaroucheur, achetée à un éminent spécialiste es matière dissuasive et pièges au prix fort.  Le tout tenu en vert camouflage, c’était tout bêtement un poste radio sur piles couplé à un petit haut parleur genre porte-voix, qui était programmé pour s’allumer à intervalle irrégulier, pour « surprendre »  sans accoutumance. Là pareille, comme on l’avait mis sur Radio Monte Carlo, poste  effarouchant par excellence à notre avis, c’est nous principalement, qui sursautaient, quand ce se mettait en route.

Et l’amélioration « maison » du système, que nous apportait plus tard la connaissance nouvelle pour Lisson qu’apportait Klaus avec ses expériences en électronique sous forme de la « Brullbox » (« boite hurlante » en Français), qui reprenait le principe de la radio, mais avec un lecteur CD, qui diffusait un programme de cries, hurlements, sifflements de train, grincement de freins sur métal,  meutes de chiens et coups de fusil dans une alternance aléatoire. Cela rendait les nuits autour de Lisson très animées et je n’aurais pas été surprise, que les voisins les plus proches ou des promeneurs nocturnes nous envoient les gendarmes sur la « scène du crime ».

Mais tout cela ne s’est pas avéré d’une grande efficacité – à se demander, si les sangliers ne se passaient pas le mot, que le programme de divertissement à Lisson était enfin à la hauteur de la qualité de la nourriture – son et lumière pour blaireaux et compagnie.

L’été dernier, nous avons passé quelques nuits agréables à camper en haut de la colline : la vue sur la vallée sous la lune avec les quelques villages accrochés aux flancs de la montagne, qu’on reconnait à leur éclairage publique, égrainé comme des petites perles la nuit – c’est bien romantique – avec le fusil sous l’oreiller en cas d’alerte, pour pimenter un peu. Mais cela s’est surtout soldé par un manque de sommeil au bout de quelques jours et des cartouches envoyées en l’air.

Pour cette année, il va falloir reprendre les projets « sérieux » : la clôture successive des parcelles avec du vrai grillage – plus haut que prévu, par ce qu’entre temps,  il y a les mouflons, qui descendent du Caroux d’en face et les premières biches, que les chasseurs ont vu cet hiver – donc maintenant il ne faut pas seulement prévoir un ancrage bas et enterré contre ceux qui creusent, mais aussi un obstacle contre ceux qui sautent haut.



Le plus intéressant dans des histoires comme cela, c’est que les mesures de clôturage et protection seront largement subventionnées, si nous étions des éleveurs de sangliers, qu’il fallait garder au ferme, pour protéger des cultures avoisinantes, mais que dans notre cas, où nous aimerions être protégés contres la pression de bêtes, qui surpeuplent la région entre autre à cause d’un déséquilibre, qui est en bonne partie de la responsabilité des humaines – il n’y a pas d’aide préventive possible. Mais bon, c’est un autre sujet pour un autre jour.


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U
Iris je savais  pour avoir lu La fontaine  que les renanrds étaient amateurs de raisins mais quant aux sangliers c'est une découverte. Par ailleurs j'avoue mon ignorance totale de ce qu'est une sauvagine ? pouvez vous m'éclairer ?
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