Finalement: c'est la mise à Lisson
Elle avait été annoncé depuis un moment, cette mise en bouteille, mais retardé par le passage du mauvais temps (avec la pluie bienvenue!!!) de fin
avril, mais le week-end dernier c'était finalement le bon moment: Météo France nous annonçait le retour si longtemps souhaité de la Tramontane , notre variété locale du Mistral,
qui est toujours garant d'n temps stable à la pression haute avec de l'air clair grâce au vent frais, comme je l'aime pour le travail avec le vin et surtout pour la mise en bouteille.
Au ciel que quelques nuages blancs, qui passent vite du Nord au Sud par dessus nos têtes, pas un seul moucheron dans la ronde et un air pur pour la cave, qui permet même de
travailler la porte ouverte à la lumière du jour, sans craindre une augmentation de la température.
À côté de l'entrée se trouve notre petite embouteilleuse italienne en inox avec ses quatres becs. À sa gauche les caisses avec les bouteilles vides, que vous connaissez déjà et à
droite la bouchonneuse manuelle suisse. Le tout donne de nouveau une manœuvre internationale, où des mains allemandes mettent le jus des vignes
françaises en bouteilles avec du matériel également venu d'ailleurs.
Du temps en temps, Klaus donne un coup de pompe, pour remettre un peu de pression dans la barrique, qui amène ensuite le vin à travers de la canne de soutirage dans le réservoir de la tireuse.
Nous sommes entre temps bien rodés et avons le même rythme, qui permet d’embouteiller une barrique en trois quart d'heures (autour de 300 bouteilles, selon l'origine de la barrique - les bordelaises et les bourguignonnes n'ont pas exactement le même contenu.
Klaus tire le vin et pompe, mois je mets les bouchons et les remet dans les caisses, que j'empile ensuite de la manière à laisser les bouteilles débout, pour qu’elles puissent se dégazer
pendant au moins 24 heures.
Au bout de deux jours, je les transporte dans la cave à bouteilles où je les range couchées dans les étagères. Comme nos bouteilles sont légèrement coniques, je dois les empiler tête-bêche - cela fait un peu plus de travail mais cela garantie la stabilité des mes empilements.
Ce repos couché avant l'habillage et surtout la mise de la capsule congé permet de découvrir d'éventuelles bouteilles couleuses, avant que la capsule ne cache tout et
les bouteilles disparaissent dans leurs cartons pour la livraison. Et comme j'ai déjà raconté souvent: ce n'est que au moment de la mise en route de la capsuleuse que nous devons
aussi allumer notre groupe électrogène, pour avoir 220 Volts - le reste est entièrement manuel et se passe allègrement de l'électricité, même du solaire.
Normal, que cela se passe différemment chez la plupart des collègues. Beaucoup de domaines de petite ou moyenne taille se servent de la prestation de service des
camions embouteilleurs , de cette manière, le vin rentre d'un côté par pompage, passe par un système de filtres, une chaine d'embouteillage, avec bouteilles, bouchons, étiquettes et capsules,
qui arrivent à mesure - et à l'autre bout sortent les cartons tout prêts pour le stockage en palettes.
Pendant que j'étais à l'école de viticulture, on nous apprenait, qu'une chaine n'est rentable qu'à partir d'environs 100.000 bouteilles/an. C'est une production, comme elle sort
d'un domaine en Appellation Contrôlée, qui respecte les rendements limités pour une production de qualité, à partir de 15 à 20 ha de surface en production. Pour moi, il faudra
toute une vie de vigneronne - et seulement, si j'avais commencé plus tôt, pour arriver à une telle production...
Maintenant il faut encore actualiser les étiquettes: millésime et dégrée d'alcool changent chaque année et pour chaque cuvée. S'ajoute cette année pour la première fois
l'obligation de caser "contains sulphites" donc "contient des sulfites" sur l'étiquette, pour mettre en garde les gens allergique au soufre. Depuis la fin de
2005 cette mention est obligatoire pour tous les vins, qui contiennent à la mise plus de 10mg/l de soufre total.
Comme nos vins du millésime 2005 dépassent cette limite avec des taux allant de 12 à 23 mg/l, selon la cuvée, nous allons donc aussi ajouter la
phrase. Personnellement, je trouve que c'est dommage, que l'Europe ne prescrit pas de donner la mesure exacte des analyses, parce que derrière ses trois mots se cachent des sacres
différences. En France, même un vin certifié "bio" (et même "bio-dynamie" peut contenir pour un rouge jusqu'à 70 mg/l et jusqu'à 200mg/l pour un liquoreux. Pour les "non-certifié-bio", la
limite se situe à 160mg/l pour un rouge et 400mg/l pour les liquoreux.
Dommage, qu'on n'a encore une fois pas opté pour la transparence.
Notre travail de cave se finit, comme toujours, avec la vaisselle - le rinçage du matériel, avant de rentrer de nouveau tout dans la cave.