Vendredis du Vin # 17: qu'est-ce que c'est qu'un vin «minéral»?


Vaste sujet dans le monde des vinophiles en général et les vino-bloggueurs en particulier. Un excellent exposé nous était déjà
offert il y a quelque temps par Philippe Rapiteau - La Pipette - sur son blog, qui poussait le soupir: Minéralité, que n'a-t-on pu dire en ton nom!?... avant de répondre à son
habituelle manière bien documentée en sources et images - un must sur le sujet.
Plus anecdotique, je vous en avais donné un exemple "historique" dans mon texte
Le goût du terroir? - qui, est-ce un hasard - finissait aussi par un point
d'interrogation bien médité.
J'admets, que je n'ai pas encore fait l'expérience, que je vous avais promis de faire à la fin de cet article - et pourtant, on goûte beaucoup de choses chez les vigneronnes, vous n'avez qu'à lire le blog de Corinne Comme pour cela.
J'admets, que je n'ai pas encore fait l'expérience, que je vous avais promis de faire à la fin de cet article - et pourtant, on goûte beaucoup de choses chez les vigneronnes, vous n'avez qu'à lire le blog de Corinne Comme pour cela.
Les images des sols (qui reflètent visiblement encore bien leur sous-sol à Lisson, tellement les cailloux affleurent partout) ne
manquent pas sur ce blog.
J'en prends souvent au fil de mes balades dans la vigne.
J'en prends souvent au fil de mes balades dans la vigne.






Il y a des schistes de toutes les couleurs, les calcaires, les
"mixtes"...
Encore plus de couleurs, si on regarde les cartes géologiques de la région, comme j'aime les étudier depuis ma formation en viti-oeno dans les années 80:
Encore plus de couleurs, si on regarde les cartes géologiques de la région, comme j'aime les étudier depuis ma formation en viti-oeno dans les années 80:

comme les suivantes, qui sortent toutes du livre "Terroirs et Vins de France - Itinéraires oenologiques et
géologiques" édité du BRGM en 1986, une mine de renseignements!

et vous voyez bien, que la différence des régions viticoles s'explique au premier vu d'oeil...



Bordelais Bourgogne Beaujolais Val de Loire
et que le Languedoc-Roussillon est loin de pouvoir être considéré comme une région homogène
- même le fameux climat méditerranéen se scinde ici en d'autant de micro-climats qu'il y a des différences de relief...
Et même une si petite surface, comme le minuscule vignoble sur la colline de Lisson, est encore coupé au moins en deux, rien que par le caractère de son sous-sol:
Et même une si petite surface, comme le minuscule vignoble sur la colline de Lisson, est encore coupé au moins en deux, rien que par le caractère de son sous-sol:

On trouve au moins trois variantes:

calcaires noduleux de la dolomitisation secondaire du dévonien

le Schistes flychoides du ordovicien inférieur

et du dévonien basal détritique entre les deux.
Pas la place, de vous expliquer tout cela ici - je travaille dessus, parce que cela m'intéresse - même si je ne crois personnellement pas, qu'on retrouve la différence dans mes cuvées au point de les affubler à l'avenir de noms ronflants à
consonance caillouteuse...
Pour moi, point de relation simple et directe entre le sous-sol et les saveurs, qu'on retrouve dans le vin. Je pense, que le processus à l'intérieur de la plante est beaucoup trop complexe, pour qu'on puisse en être sur.
Climat, exposition, mode de conduite et culture, vinification - il y a tant de paramètres qui rentrent en jeu, que je me méfie de celui qui croit pouvoir déceler avec exactitude et à l'aveugle l'influence d'un seul de ces éléments.
C'est donc la deuxième définition de Mathieu Turbide, qu'il nous a heureusement offerte, qui a retenu mon attention et qui va m'aider à me sortir de l'affaire:
la présence du vin en bouche, qui donne l'impression d'un vin tranchant, effilé, ni trop lourd ni trop léger
Et les liens tissés par la bloggosphère m'ont permis, de retrouver des vins, qui correspondent exactement à ce souvenir chez un vigneron bio de la Moselle:
En Allemagne, cela serait d'ailleurs dangereux entre-temps: il y a des vignerons, qui se sont fait patenter les
noms de roches, comme "du schiste", "du porphir" ou autres "grès" et sont en trains de tirer des confrères, qui cultivent sur les
mêmes sous-sols et mettent aussi son nom sur l'étiquette devant la justice..
Bon, tout cela dit, ne pas pour vous amener encore une fois un vin de Lisson dans un Vendredi du Vin , mais
simplement pour illustrer, que le sujet m'occupe - que cela soit par rapport au terme si en vogue du terroir, ou par rapport au thème de ce vendredi, la
minéralité.
Pour moi, point de relation simple et directe entre le sous-sol et les saveurs, qu'on retrouve dans le vin. Je pense, que le processus à l'intérieur de la plante est beaucoup trop complexe, pour qu'on puisse en être sur.
Climat, exposition, mode de conduite et culture, vinification - il y a tant de paramètres qui rentrent en jeu, que je me méfie de celui qui croit pouvoir déceler avec exactitude et à l'aveugle l'influence d'un seul de ces éléments.
C'est donc la deuxième définition de Mathieu Turbide, qu'il nous a heureusement offerte, qui a retenu mon attention et qui va m'aider à me sortir de l'affaire:
la présence du vin en bouche, qui donne l'impression d'un vin tranchant, effilé, ni trop lourd ni trop léger
Et cette définition, pour moi, c'est ma madeleine de Proust, le souvenir des Rieslings Allemands, que
j'ai gardé en mémoire depuis que j'ai quitté mon pays - et une qualité, que je n'ai rarement retrouvé dans des Riesling en France, donc les vins blancs d'Alsace - même si mes lecteurs
réguliers savent, à quel point j'adore les vins de Schueller, Frick et quelques autres vignerons de cette région.
Et les liens tissés par la bloggosphère m'ont permis, de retrouver des vins, qui correspondent exactement à ce souvenir chez un vigneron bio de la Moselle:
Harald Steffens du domaine Steffens-Kess à Reil au bord de la Moselle, qui cultive 10 ha de Riesling en vignes de vrais coteaux - rien que
de regarder ses vidéos publiés sur le
blog du domaine, où il nous emène labourer ou prétailler ses vignes, vous fout le
vertige!
J'avais commandé une douzaine de bouteilles dans sa boutique on ligne avec en plus
la douce surprise, que cela m'a coûté que 11 € de port pour la France - conditions impensable ne serait ce que pour envoyer une seule bouteille de Lisson dans le sens envers ! J'aurais payé le même prix pour 21 bouteilles, comme j'ai
vu entre temps.. - quand je vois le prix que me demandent mes transporteurs ou la Poste, un miracle...
Mais c'est un à côté - l'important c'est l'immense plaisir que m'a procuré depuis chaque bouteille ouverte: du plus simple
Kabinet en passant par les Spätlese et arrivé à la Auslese, comme celle, que je vous présente aujourd'hui:

La Reiler Goldlay Auslese 2007 - Goldlay,
c'est le terroir, la Lage, comme on dit en Allemand - du schiste. Goldlay veut bien dire en patois locale:
Roque D'Or, callouteux, comme il se doit ici, mais transformé par des générations de vignerons au pic en des
sols cultivés, qui drainent bien l'eau et stockent la chaleur sur les pentes. - et dorée sont les reflets
du vin dans le verre, qui à su emmagasiner tout le soleil de son coteaux, transformé en un vin aux arômes franches, fruités et florales à la fois. Non, point de pétrole à mon
nez... mais en bouche exactement cette l'impression d'un vin tranchant, effilé, ni trop lourd ni trop léger, un équilibre parfait entre acidité et fruité,
enrobé des saveurs de pommes et pêches légèrement citronnées, comme l'a défini Mathieu!

Pour moi, c'est cela aussi, ma définition de minéralité dans les Riesling Allemands - cet équilibre en bouche, qui donne
envie d'en boire et reboire (presque sans modération - attention: danger!) Les vins de Steffens sont toujours vinifiés en sec "trocken", même les Auslese, avec leurs
levures naturelles - ils s'accordent à merveille à toute une panoplie de plâts, aux entrées et même à des fromages à pâte cuite bien affinés, parce que là, leur richesse en glycérine
ensemble avec cette touche saline les rends des vrais partenaires, qui s'hamonisent en bouche sans écraser ni être écrasés.

Vous le sentez déjà - pour moi, ce sont eux, mes vrais vins de soif: á votre santé!

Vous le sentez déjà - pour moi, ce sont eux, mes vrais vins de soif: á votre santé!
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